04_Récapitulation
Retour en pays connu.
Je suis arrivé au Burkina il y a 15 jour, le 13 novembre 2007 pour une durée de 70 jours environ (presque de quoi faire le tour du monde). Depuis, le temps écoulé m’a permis de revoir la majorité de mes amis et de faire connaissance avec d’autres encore. Abraham a trouvé pour moi un logement très confortable, il ne faut pas se fier aux apparences de la photo de la ruelle dans laquelle il est situé. Disons que le logement est confortable en saison sèche, comme actuellement, mais quasiment inaccessible en saison pluvieuse, en raison de l’état de la voirie. La cour se présente ainsi : un portail qui s’ouvre sur un long couloir donnant accès à 4 portillons de part et d’autre. Chaque portillon donne accès à une petite terrasse couverte (4m²), équipée d’un robinet d’eau, et délimitée par des briques creuses qui laissent passer air et lumière. Puis de la terrasse, on accède à l’habitation. Un salon de 10-
En ce qui concerne les finalités exactes de mon séjour, soyons claire, disons simplement qu’il n’y en a pas. Pour moi un voyage se suffit à lui-même et il n’a point besoin de justification. A la limite, la seule justification valable, c’est ce qu’il fait faire, ce qu’il suscite. Pour ceux qui insistent, je dirais qu’il s’agit de repos, de vacances, bien que je ne vaque ni ne repose tant que ça… Alors pour les incrédules on parlera de retrouvailles et d’ethnographie flottante. Ethnographie flottante ? Oui, une sorte d’observation et d’écoute continue, non motivée, débouchant sur des rêveries, des comparaisons, des suggestions, des articles, des photos, un blog.
Je crois que le point de départ de ce travail, car s’en est un, a été la projection des films de Jean Rouch que j’ai apporté au Burkina. Jean Rouch, ethnologue et cinéaste français à filmé le Niger et
Je disais donc Jean Rouch comme point de départ de cette ethnographie flottante, pour deux raisons principales. D’une part le visionnage de ses films par mes amis Burkinabé constitue un événement en lui-même, suscitant rires, commentaires, nostalgie, surprise, parfois pitié, indignation ; d’autre part il m’a permis d’expliciter à mes amis le genre d’ouvrage que je vise. J’ambitionne en effet de réaliser quelques mini documentaires photos et vidéo sur la banalité quotidienne du Burkina (aspect de la ville, parcours d’un marchand ambulant, festivité du Week-end, quotidien de vieux villageois). Mais autant en rester là pour l’instant, car les dieux savent au combien les terres africaines sont riches de projets, d’espoirs et d’ambitions qui n’aboutissent jamais et qu’ici, comme j’aime à le dire, déjà ne rien faire prend une éternité.
A.D